Acquérir un bien immobilier est souvent considéré comme un rite de passage vers l’âge adulte et une étape cruciale dans la vie de chacun.
Cependant, l’accession à la propriété est entourée de nombreux mythes et idées reçues qui peuvent parfois semer la confusion chez les futurs acquéreurs.
Nous allons démystifier certaines de ces idées et vous donner les clés pour mieux comprendre et appréhender le marché immobilier.
Mythe n°1 : L’accession à la propriété est toujours un meilleur investissement que la location
On entend souvent dire que posséder sa propre maison est un investissement plus sûr et plus rentable que de louer un logement. Cette idée est en partie fondée sur la croyance que le patrimoine immobilier ne cesse de prendre de la valeur au fil des années. Néanmoins, cette affirmation mérite d’être nuancée.
- La rentabilité dépend de plusieurs facteurs : La situation géographique, la qualité du bien et l’état du marché immobilier sont autant de paramètres qui influencent la rentabilité d’un achat. Dans certaines régions ou quartiers, la demande locative est faible, ce qui peut entraîner une stagnation, voire une baisse des prix de l’immobilier. Dans ce contexte, la location peut être une option plus avantageuse.
- Les frais liés à l’achat immobilier : L’acquisition d’un bien immobilier implique des frais supplémentaires tels que les frais de notaire, les frais d’agence ou encore les coûts de rénovation. Ces dépenses peuvent peser lourd dans la balance et rendre l’investissement moins attractif que la location.
- La flexibilité offerte par la location : Louer un logement offre une plus grande liberté de mouvement et de choix. En effet, les locataires ont la possibilité de changer de logement plus facilement et rapidement en fonction de leurs besoins et de leurs envies. Cette flexibilité peut être un atout majeur, notamment pour les jeunes actifs ou les personnes ayant des projets professionnels ou personnels à court terme.
Mythe n°2 : Il faut attendre la « bonne » période pour acheter
Il est fréquent d’entendre qu’il faut attendre le « bon » moment pour se lancer dans l’achat d’un bien immobilier. Selon cette idée reçue, il serait préférable d’acheter lorsque les taux d’intérêt sont bas et les prix de l’immobilier en baisse. Or, cette vision simpliste est loin de la réalité.
- La conjoncture économique est imprévisible : Il est très difficile, voire impossible, de prévoir avec exactitude l’évolution des taux d’intérêt et des prix de l’immobilier. Attendre le « bon » moment pour acheter peut donc s’avérer être une stratégie hasardeuse et contre-productive.
- Les opportunités d’achat sont variables selon les situations : La meilleure période pour acheter dépend avant tout de la situation personnelle et professionnelle de l’acquéreur, ainsi que de ses projets à moyen et long terme. Il est important de bien analyser ses besoins et ses capacités financières avant de se lancer dans l’achat d’un bien immobilier.
- Les aides à l’accession à la propriété : Les dispositifs d’aide à l’achat, tels que le prêt à taux zéro ou le dispositif Pinel, peuvent contribuer à faciliter l’accession à la propriété. Ces aides sont régulièrement réévaluées par les pouvoirs publics et leur pérennité n’est pas garantie. Il peut donc être intéressant de profiter de ces dispositifs lorsqu’ils sont disponibles, plutôt que d’attendre hypothétiquement une période plus favorable.
Mythe n°3 : Il faut absolument bénéficier d’un apport personnel pour acheter
Un autre mythe tenace concernant l’accession à la propriété est la nécessité absolue de disposer d’un apport personnel pour obtenir un prêt immobilier. Si l’apport personnel est un atout indéniable, il n’est pas systématiquement indispensable pour acheter.
- Les banques sont plus ouvertes qu’auparavant : Les établissements bancaires ont assoupli leurs conditions de prêt au fil des années. Aujourd’hui, il est possible d’obtenir un financement sans apport personnel, à condition de présenter un dossier solide et de bénéficier d’un bon profil emprunteur.
- L’importance du taux d’endettement : La capacité de remboursement de l’emprunteur est un critère déterminant dans l’octroi d’un prêt immobilier. Les banques accordent généralement plus d’importance au taux d’endettement qu’à l’apport personnel. Ainsi, un emprunteur disposant d’un revenu stable et d’un faible taux d’endettement pourra obtenir un financement même sans apport.
- Les alternatives à l’apport personnel : Il existe des solutions pour pallier l’absence d’apport personnel, telles que le prêt relais, le prêt familial ou encore le prêt épargne logement. Ces dispositifs permettent de compléter le financement de l’achat immobilier et de rassurer les banques quant à la solvabilité de l’emprunteur.
Mythe n°4 : La pierre est une valeur refuge en période de crise
En période de turbulence économique, l’immobilier est souvent considéré comme une valeur refuge. Si cette idée est en partie vraie, elle mérite d’être nuancée.
- Les risques liés à l’endettement : En cas de crise économique, les emprunteurs peuvent être confrontés à une diminution de leurs revenus, ce qui peut rendre plus difficile le remboursement de leur prêt immobilier. De plus, en période de tension sur les marchés financiers, les banques peuvent être plus réticentes à accorder des prêts, ce qui peut compliquer l’achat d’un bien immobilier.
- La volatilité des prix de l’immobilier : Bien que l’immobilier soit généralement considéré comme un investissement stable, les prix des biens peuvent varier en fonction de la conjoncture économique et des événements géopolitiques. Ainsi, un contexte de crise peut entraîner une baisse des prix de l’immobilier, ce qui peut affecter la valeur du patrimoine des propriétaires.
- La diversification des investissements : Pour se prémunir contre les aléas économiques, il est recommandé de diversifier ses investissements. Miser uniquement sur la pierre peut s’avérer risqué en cas de retournement du marché immobilier. Il est donc important de répartir ses placements entre différentes classes d’actifs, telles que les actions, les obligations ou encore les produits d’épargne sécurisés.
Mythe n°5 : Il est impossible d’acheter sans emploi stable
Une idée reçue très répandue est qu’il est impossible d’accéder à la propriété sans disposer d’un emploi stable et pérenne. Si les banques accordent effectivement une grande importance à la sécurité de l’emploi, il existe des solutions pour les emprunteurs aux situations professionnelles plus précaires.
- Les garanties pour rassurer les banques : Pour compenser une situation professionnelle instable, les emprunteurs peuvent proposer des garanties supplémentaires aux banques, telles que la caution d’un tiers, une hypothèque sur un autre bien immobilier ou encore la souscription d’une assurance emprunteur spécifique.
- Les dispositifs d’aide aux travailleurs précaires : Certaines aides, comme le prêt Action Logement, sont destinées aux salariés en situation de précarité professionnelle. Ces dispositifs permettent de financer tout ou partie de l’achat immobilier et d’améliorer les conditions d’octroi du prêt.
- La patience et la persévérance : Les emprunteurs aux situations professionnelles précaires doivent souvent faire preuve de patience et d’opiniâtreté pour convaincre les banques de leur accorder un financement. Il est important de ne pas se décourager et de multiplier les démarches auprès de différents établissements pour maximiser ses chances de réussite.
L’accession à la propriété est un projet complexe et multifacette, qui ne saurait se résumer à quelques idées reçues. Chaque situation est unique, et il est essentiel de prendre en compte les spécificités de son profil et de ses projets pour faire les meilleurs choix en matière d’investissement immobilier. En démystifiant ces mythes, vous serez mieux armés pour aborder le marché immobilier avec lucidité et réalisme.
N’hésitez pas à vous entourer de professionnels compétents pour vous accompagner tout au long de votre projet d’achat immobilier, et à vous informer régulièrement sur les évolutions du marché et les dispositifs d’aide existants. Enfin, gardez à l’esprit que l’accession à la propriété doit avant tout répondre à vos besoins et aspirations, et ne doit pas être guidée uniquement par des considérations financières ou des idées reçues.